// MATALI CRASSET
// FABRIQUÉ EN BRETAGNE
// ISTROFLEX
// L. 24 x l. 18 x ep. 4,6 CM

// EDITION LIMITÉE DE 8 PIÈCES + 1 EA + 1 PROTOTYPE

Oscillant entre nature et culture, le masque modifie la morphologie de celui qui le porte. Il est la dernière barrière précédant ce qui permet à l’homme d’être présent au monde : ses yeux pour voir, ses oreilles pour entendre, son nez pour sentir et sa bouche pour goûter et s’exprimer. Le masque, liminal par définition, adopte des formes à la fois agressives et rassurantes. Il trouble de ce paradoxe d’être toujours double.

Cet objet est sans doute le seul capable de matérialiser nos doutes, le seul capable de contenir deux possibilités, deux visages. Le masque répond toujours par l’ambiguïté. C’est tout le propos de notre objet. Le toit d’un foyer rassurant ouvre le regard, miroir de l’âme s’il en est. Et l’intime de se défendre. La protection sombre et striée adopte le profil agressif des armures samouraïs et engage à la prudence. À la fois invitation et mise en garde, l’objet interroge sur les réponses possibles face à un environnement détérioré. Dans ces Soft fictions, signatures de matali crasset, ce masque est devenu le commun d’une préoccupation aujourd’hui urgente. Entièrement biodégradable et dépourvu de perturbateur endocrinien, la matière qui le compose (l’Istroflex) est une solution adaptée à un rééquilibrage de la présence humaine au monde. Une harmonie délicate émerge de ces mondes parallèles que la designer s’est proposée d’imaginer pour relire le masque, à nouveau considéré comme l’objet troublant du quotidien qu’il a toujours été.

Texte par Marielle Brie